Le mal-être

Il est très difficile de définir des signes “absolus” du mal-être, car chacun vit les choses à sa manière, avec son histoire, les relations qu’il a pu nouer, l’aide qu’il a ou pas autour de lui/elle. Cela dit, certains éléments reviennent souvent dans les témoignages de personnes qui en souffrent.

Des signes à repérer :

Une profonde tristesse

Un sentiment que tout va mal, que rien n’est positif dans la vie. Cette tristesse est régulière. Là où une tristesse “normale” s’atténue avec le temps, celle-ci semble constante, et elle est si intense qu’elle peut même être associée à des idées suicidaires.

Le ralentissement général

La tristesse peut créer une fatigue intense, l’impression d’être en décalage, comme si le monde allait à un autre rythme. Dans le mal être, la perte d’énergie et la sensation d’épuisement sont importants et s’accompagnent d’un manque de concentration et de difficultés de mémorisation. Tout cela a souvent un impact sur les résultats scolaires.

Une faible estime de soi

Souvent les personnes qui souffrent se voient moches, inutiles, bonnes à rien. Le sentiment d’échec est très présent, et elles pensent ne pas mériter l’attention et l’amour qu’on leur porte.

Le repli sur soi

Quand on se sent nul, pas facile d’aller vers les autres. On parle de moins en moins, on s’implique moins dans les relations et dans les activités que l’on aime (mêmes les passions semblent creuses et inintéressantes). Sortir de chez soi devient même pour certains une véritable épreuve : la chambre peut devenir le seul lieu où l’on se sent “bien”. D’autres se réfugient dans un monde virtuel et s’éloignent de la réalité (on n’est plus dans quelque chose de ludique : seul le virtuel protège).

Des changements dans le sommeil et l’alimentation

Ces changements peuvent faire partie des signes plus “concrets” (insomnies, cauchemars ou au contraire l’hypersomnie et l’impression de ne pas pouvoir garder les yeux ouverts). De même, les pertes ou augmentations brutales d’appétit sont à surveiller. Le mal-être se joue aussi dans le corps et dans son fonctionnement. Parfois il prendra même la forme de douleurs musculaires, par exemple.

Toutes les pratiques qui attaquent le corps

Cela peut aller de la consommation excessive de produits nocifs (tabac, alcool, cannabis, etc.) aux troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie), en passant par les griffures et les scarifications. Ces pratiques sont souvent le signe que le mal-être ne peut se dire par les mots… et s’exprime donc autrement.

Du coup de blues aux idées noires

Les termes cafard, blues, déprime, dépression sont souvent employés à tort et à travers. Si le coup de blues est léger, la dépression est une maladie, un mal être profond. C’est une histoire de degré et de durée. La tristesse est anormale, persistante, il y a une perte ou une augmentation de l’appétit, un manque d’investissement dans les études ou le travail, une augmentation de la consommation d’alcool / drogue / cigarettes.

Idées suicidaires

Elles sont le signe d’une profonde souffrance, à prendre au sérieux. Elles se manifestent par l’envie d’en finir, de mettre un terme à cette souffrance qui épuise et qui n’est plus supportée, le sentiment que la mort est la seule solution pour supprimer ce profond mal de vivre, qu’il n’y a pas d’autre issue à cette tristesse.

La mise en danger

« Se mettre en danger », veut dire que la personne (psychologique ou physique) est menacée. Prendre des risques quand on est ado c’est assez normal. Et cela se fait souvent avec les copains et les copines, un peu comme un rite de passage. Puis tester quelque chose d’interdit, provoque souvent de l’excitation et du plaisir.
La prise de risque modérée, pensée et occasionnelle peut donc être vue comme une étape dans la vie d’ado. Elle permet aux adolescents de tirer des leçons, de devenir plus responsable. Mais à partir du moment où l’adolescent multiplie les prises de risques, cela veut souvent dire autre chose. Ces conduites dangereuses peuvent être le signe d’un mal-être et d’une grande souffrance qui ne s’expriment pas par des mots mais par des actes le mettant en danger.

Comportement agressif envers soi-même ou envers les autres

Ils peuvent être aussi le signe d’un mal-être que l’adolescent n’arrive pas à exprimer autrement.

L'accompagnement de la MDA

Tristesse, angoisse, anxiété, stress, manque d’estime de soi, idées noires…, les professionnels de la MDA peuvent aider les adolescents à mettre des mots sur ces ressentis négatifs et douloureux et les apaiser. Ils pourront également repérer les conduites à risque et aider les adolescents à sortir de ce mécanisme.

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